22. Les mots bleus
Des mots bleus ont commencé à émerger dans mes écrits. Ce sont des croisements, des répétitions, des hasards qui n’en sont pas. Je lisais un texte d’Etty Hillesum lorsqu’une phrase a jailli du texte sous mes yeux. J’en ai pris note. Le lendemain, une personne m’a parlé de cette phrase. Je me suis mise à souligner ces mots en bleu.
4 juillet 1997
Fabian est parti pour les USA. 20 jours sans lui.
« L’homme est libre de choisir l’accueil qu’il fera en lui-même à ce destin » Etty Hillesum.
C’est ce que m’a cité vendredi matin la « femme tournesol » à qui je répondais à la Main Tendue.
10 juillet 1997
« Quand on a une vie intérieure, peu importe, sans doute, de quel côté des grilles d’un camp on se trouve ». Etty Hillesum
Fabian, mon futur époux… J’ai l’impression que tout cela se passe au-delà de moi. C’est comme si je suis dans une rivière et que j’ai levé mes pieds. Le courant m’emporte doucement là, à ma place, au bon moment.
La vie est un puzzle où chaque élément, moment, être, s’emboite, s’ajuste.
Cadeau, tous ces cadeaux, Seigneur, c’est beau. Et cela me fait presque peur, c’est si riche, si tendre. J’ai parfois un frisson profond, une pensée grise « Combien vais-je devoir payer et quand ? » Mais je crois aux cadeaux et ma foi me redit « Reçois, accepte et rends grâce » Alors, Seigneur, alléluia, que tout soit fait selon ta volonté. Et que je te serve dignement.
« J’élève la prière autour de moi comme un mur protecteur plein d’ombre propice, je me retire dans la prière comme dans la cellule d’un couvent » Etty Hillesum
14 juillet 1997
Aimer
M’aimer pour devenir de plus en plus qui je suis.
Aimer l’autre pour l’aider à se rapprocher de lui-même.
25 juillet 1997
Tout va bien. Je suis prête à partir, à rejoindre Fabian. Oh, joie !
J’ai été consulté par le Dr G. C’est un rhumatologue. « En excellente santé » dit-il. Et il ajoute qu’il y a suspicion d’une myopathie mitochondriale. Gloups ! Je vais me faire examiner par un certain Dr K. pour une électromyographie. Donc à suivre, après les USA.
Une étrange paix m’habite. C’est cette Paix, la Sienne.
Que le Seigneur en soit glorifié ! Moi, nichée dans sa main, sa grâce sur moi…que peut-il m’arriver ?
Du bonheur !
Je relis ce cahier. C’est fou ! Le 2 avril 96, j’écrivais « Un Amour m’attend » et le 22, « 3 portes s’ouvrent : l’Afrique, un époux, mon avenir professionnel »
Je peux cocher l’Afrique et l’époux. Quant à mon avenir professionnel, je me sens devenir de plus en plus une éveilleuse, une quêteuse, une accompagnante de l’Amour, en soi, dans les autres. Seigneur, montre-moi.
L’éventualité d’une myopathie me troublait. En travaillant à la Cassagne, j’accompagnais plusieurs jeunes souffrant de myopathie et j’étais témoin de la dégradation du corps, de la perte de l’autonomie et de l’avenir court qui les attendait.
D’un côté, j’entamais ma vie de femme auprès de l’homme que j’aimais et de l’autre, on me désignait des portes qui se fermaient, les unes après les autres.
J’avais envie d’écarter mes ailes et de m’envoler dans un avenir d’amour et de joie, mais on me disait que je n’allais peut-être pas pouvoir voler.
Quand je me sentais perdue ou étouffée par ces élans et ces messages contradictoires, je priais et j’accueillais ce qui venait. Parce qu’il y avait toujours une réponse qui m’apaisait, « Je suis là, avec toi » murmuré entre deux nuages.
4 juillet 1997
Fabian est parti pour les USA. 20 jours sans lui.
« L’homme est libre de choisir l’accueil qu’il fera en lui-même à ce destin » Etty Hillesum.
C’est ce que m’a cité vendredi matin la « femme tournesol » à qui je répondais à la Main Tendue.
10 juillet 1997
« Quand on a une vie intérieure, peu importe, sans doute, de quel côté des grilles d’un camp on se trouve ». Etty Hillesum
Fabian, mon futur époux… J’ai l’impression que tout cela se passe au-delà de moi. C’est comme si je suis dans une rivière et que j’ai levé mes pieds. Le courant m’emporte doucement là, à ma place, au bon moment.
La vie est un puzzle où chaque élément, moment, être, s’emboite, s’ajuste.
Cadeau, tous ces cadeaux, Seigneur, c’est beau. Et cela me fait presque peur, c’est si riche, si tendre. J’ai parfois un frisson profond, une pensée grise « Combien vais-je devoir payer et quand ? » Mais je crois aux cadeaux et ma foi me redit « Reçois, accepte et rends grâce » Alors, Seigneur, alléluia, que tout soit fait selon ta volonté. Et que je te serve dignement.
« J’élève la prière autour de moi comme un mur protecteur plein d’ombre propice, je me retire dans la prière comme dans la cellule d’un couvent » Etty Hillesum
14 juillet 1997
Aimer
M’aimer pour devenir de plus en plus qui je suis.
Aimer l’autre pour l’aider à se rapprocher de lui-même.
25 juillet 1997
Tout va bien. Je suis prête à partir, à rejoindre Fabian. Oh, joie !
J’ai été consulté par le Dr G. C’est un rhumatologue. « En excellente santé » dit-il. Et il ajoute qu’il y a suspicion d’une myopathie mitochondriale. Gloups ! Je vais me faire examiner par un certain Dr K. pour une électromyographie. Donc à suivre, après les USA.
Une étrange paix m’habite. C’est cette Paix, la Sienne.
Que le Seigneur en soit glorifié ! Moi, nichée dans sa main, sa grâce sur moi…que peut-il m’arriver ?
Du bonheur !
Je relis ce cahier. C’est fou ! Le 2 avril 96, j’écrivais « Un Amour m’attend » et le 22, « 3 portes s’ouvrent : l’Afrique, un époux, mon avenir professionnel »
Je peux cocher l’Afrique et l’époux. Quant à mon avenir professionnel, je me sens devenir de plus en plus une éveilleuse, une quêteuse, une accompagnante de l’Amour, en soi, dans les autres. Seigneur, montre-moi.
L’éventualité d’une myopathie me troublait. En travaillant à la Cassagne, j’accompagnais plusieurs jeunes souffrant de myopathie et j’étais témoin de la dégradation du corps, de la perte de l’autonomie et de l’avenir court qui les attendait.
D’un côté, j’entamais ma vie de femme auprès de l’homme que j’aimais et de l’autre, on me désignait des portes qui se fermaient, les unes après les autres.
J’avais envie d’écarter mes ailes et de m’envoler dans un avenir d’amour et de joie, mais on me disait que je n’allais peut-être pas pouvoir voler.
Quand je me sentais perdue ou étouffée par ces élans et ces messages contradictoires, je priais et j’accueillais ce qui venait. Parce qu’il y avait toujours une réponse qui m’apaisait, « Je suis là, avec toi » murmuré entre deux nuages.