30x60 / Gouache
Collection privée
Chant : Viens, Saint-Esprit / Louange Vivante (Live)
Des langues qui semblaient de feu leur apparurent, séparées les unes des autres, et elles se posèrent sur chacun d’eux. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d’autres langues, comme l’Esprit leur donnait de s’exprimer.
Actes 2 :3-4
Juillet 1992. J’ai 25 ans. Avec ma sœur Caroline, je participe à un camp organisé par l’église réformée de la Vallée de Joux. Nous sommes en Drôme. C’est mercredi soir, nous chantons des louanges et je m’apprête à quitter la bergerie, transformée en chapelle, pour aller me coucher.
Mon cœur se met à battre violemment, je ressens des fourmillements dans tout mon corps. J’ai l’impression que celui qui anime la louange s’adresse précisément à moi. J’ai très chaud.
Soudain un feu tombe d’en haut et entre dans ma tête ! Il traverse mon corps et reste en moi. Je ne comprends rien de ce qui m’arrive.
D’un coup, je suis hors de mon corps. Je me trouve dans un espace infini et lumineux. Je me sens merveilleusement bien. C’est bon et beau ici. Tout est paisible et il n’y a pas de limite. Je veux rester là.
Une vague monte en moi. Qu’est-ce que c’est ? Je ne peux pas la retenir. Elle enfle de mon ventre, envahit ma gorge. Elle jaillit par ma bouche et mes yeux. J’éclate en sanglots sans savoir pourquoi. Je pleure fort très longtemps. Je ne suis pas triste, ces larmes sont incompréhensibles. Mais c’est extraordinairement bon, jubilatoire.
Ce feu tombé en moi apporte avec lui une sensation extrêmement puissante de plaisir pur. Je suis en état d’extase. C’est comme un orgasme non sexuel, un orgasme du corps entier, de la tête, du cœur, multiplié par cent. Je brûle.
Ce feu déploie en moi un amour inconnu. Je me sens aimée, comme jamais auparavant. Mon corps est dans la bergerie, mais moi, je suis ailleurs. Je marche dans la lumière et c’est sublime.
Là, je crois que je suis morte et je me dis : « Si c’est ça l’éternité, alors je suis d’accord de mourir maintenant ». Et ça dure, encore et encore. Puis, lentement, je reviens dans mon corps, dans la bergerie. J’entends mes sanglots.
Je perçois des pleurs à côté de moi. J’ouvre les yeux et je vois mes mains. Je comprends que je suis vivante.
Je regarde Caroline, assise à côté de moi, et je la vois en larmes. Pleure-t-elle de compassion pour moi ? Nous nous aimons tant. Je me penche vers elle et lui dis : «Tout va bien, ne crains rien. Mon Dieu, c’est merveilleux !!!! ».
Elle tourne son regard vers moi. Ses yeux bleus irradient. Je remarque son visage lumineux lorsqu’elle me répond : « Je sais ! Pour moi aussi !!! ».
Caroline vient de vivre un moment identique au mien, en même temps !
Sans le savoir sur le moment, nous avons fait l’extraordinaire expérience du baptême du Saint-Esprit, comme cela s’est passé à la Pentecôte pour les disciples.
Nos vies viennent de basculer.