Éducatrice spécialisée HES-SO, coach membre de SECA, enseignante, auteure, peintre

Le Seigneur est mon Berger

2019

18x22 / Bois, acrylique, craie, papier, tissu
Vendu
 
Le Seigneur est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom. Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton me rassurent. Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ; tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’Éternel jusqu’à la fin de mes jours.
Psaume 23
 
Un petit bout de bois, tout simple.
Des morceaux de gaze, différents bleus, du blanc.
« Le Seigneur est mon berger » en hébreu.
Qui est mon Berger ?
La gaze… des bandelettes, un linceul vide.
Le bleu… plongée dans les eaux de baptême.
La gaze et le bleu… un filet de pêche dans l’eau.
 
Mon Berger me conduit, Il me sauve, Il m’apaise, Il me nourrit, Il m’envoie.
Avec Lui, le salut.
Avec Lui, le baptême.
Avec Lui, l’onction.
Avec Lui, la mission.
 
2019, première exposition.
Vernissage. Mise à nu.
Que vont penser les gens de mes tableaux ? Et s’ils les trouvent moches ? Et s’ils ne saisissent rien ? Et si c’est un fiasco ?
Mais qui suis-je pour oser exposer mes tableaux ?
Je me sens indigne. Syndrome de l’imposteur.
Des tas de personnes sont venues !
Les regards se posent sur mon monde intérieur. Des visages s’animent. Un homme se dit ému. On me pose des questions.
Ma fille Elisa, 17 ans, me montre le tableau. « Je désire l’acheter ».
Ma toute première vente. Est-ce que cela compte, si c’est ma propre fille ?
Elle ouvre une porte que je croyais fermée.
L’a-t-elle acheté par amour ? Juste pour que je puisse coller un point rouge à côté ?
Je me sens soulagée. Pas parce que j’ai vendu un tableau, mais parce qu’il va rester à proximité. Parce qu’une terrible question me taraude depuis que j’ai accroché les tableaux : comment vais-je supporter de m’en séparer ?
Vendre, c’est voir partir un bout de moi.
Je peins avec mon âme, avec mon corps, avec mon esprit.
L’idée de voir partir des tableaux me tourmente.
 
2023, le tableau dessine un espace bleu près d’une belle coiffeuse blanche.
Sans répit, en douceur, il chantonne le salut, le baptême, l’onction et la mission.
Au fil du temps, j’ai découvert que vendre, c’est semer.
Vendre, c’est ouvrir une fenêtre dans le logement des autres.
C’est offrir un espace pour la Parole et pour des bribes de ciel.
Peindre avec Dieu, ce n’est pas perdre des bouts de moi.
Ce qui se pose sur la toile, ce sont des reflets de Lui.