40x40 / acrylique, papier, encre
Vendu
L'Eternel se tourna vers lui et dit : « Va avec la force que tu as et délivre Israël de l’oppression de Madian. N'est-ce pas moi qui t'envoie ? »
Juges 6 :14
2019, un de mes premiers tableaux créés dans l’optique de ma première exposition.
Je peins en écoutant de la musique, des chants de louange.
Je n’ai pas encore conscience que les notes et les mots vont devenir des ingrédients indispensables à ma création.
Pour l’instant, je tâtonne et je me laisse guider.
Ce qui sort de mes mains me fascine parce que je n’ai rien prévu à l’avance.
Je découvre la toile pendant qu’elle se développe.
On dirait trois piliers.
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
De l’or pour le sacré.
Quelque chose au loin qui attire.
Un souffle, une phrase, j’écris le verset.
Première exposition, le lendemain du vernissage.
Lis, une sculptrice que je connais un peu, m’honore de sa visite.
Un jour, mon mari et moi lui avons acheté une statue.
Elle nous avait montré des photos de ses sculptures un soir dans un bistro.
Une nous a intéressés.
Nous avons pris rendez-vous pour venir la voir.
Lorsque nous sommes arrivés, Lis nous a dit qu’elle était hésitante.
Cette statue était sa préférée et elle ne savait pas si elle était prête à la vendre.
Nous avons regardé ce couple tendre et complice né de la pierre.
Je me suis tournée vers Lis, j’ai posé mon bras sur ses épaules et lui ai dit :
« Ta statue nous plaît beaucoup et nous désirons l’acheter. Mais sens-toi libre. Tu peux la garder. Tu peux nous la vendre et venir chez nous lui rendre visite. Ou, si elle te manque trop un jour, tu peux la reprendre ».
Elle a répondu : « J’accepte de la vendre parce que c’est pour vous ».
Après avoir fait le tour de l’exposition, Lis revient et me dit qu’elle veut m’acheter le tableau « Va avec la force que tu as ».
« Je vois des arbres. Je sais exactement où je veux le mettre chez moi ».
Je suis touchée. C’est mon premier tableau vendu, après celui que ma fille m’a acheté.
Je ressens de la joie à l’idée qu’il aille chez Lis.
Le lendemain, Christine et Martin, un couple de connaissances, visitent l’exposition. Puis, ils s’approchent de moi et je crois qu’ils vont me dire au revoir.
Non, ils me disent : « Nous voulons ce tableau ! ».
Choc ! Ils désignent « Il déploie les cieux comme une tenture ».
C’est le dernier tableau que j’ai peint et je l’aime énormément. Je me sens dépassée.
Je leur dis : « Je dois vous avouer que je ne sais pas si je suis prête à le vendre. Je l’ai terminé il y a quelques jours et c’est peut-être trop tôt pour m’en séparer ».
Christine pose son bras sur mes épaules et me dit : « Si tu veux, tu pourras venir le voir chez nous. Ou même, tu pourras le reprendre si tu en as besoin ».
Je réalise qu’elle vient de dire ce que j’avais dit à Lis.
Soudain, je « vois ».
Mon bras autour des épaules de Lis et mes mots bienveillants.
La visite de Lis à mon exposition et l’achat du tableau.
Le bras de Christine autour de mes épaules et ses mots identiques.
Cela me fait l’effet d’une clé qui tourne dans une serrure.
Je sais que ce tableau est pour eux.
C’est ma première expérience d’histoires de vies qui se croisent et s’entremêlent autour de mes toiles.
D’autres suivront.